Thomas MARCHÉ, lui-même, a déjà été poursuivi et emprisonné en 1681 pendant les dragonnades, refusant d'abjurer.
Parmi les couples illégitimes à la fin du XVIIème, Jean RIVIERRE cite :
Françoise MARCHÉ, poursuivie pour mariage clandestin : "Si André RENAULT, des Touches de Thorigné, veut bien professer la religion catholique au cas qu'il n'y est plus qu'elle, Françoise MARCHÉ, sa femme, d'une famille de galériens et de condamnés à mort, déclare ne pouvoir aller à la messe.
Suzanne MARCHÉ, est poursuivie pour concubinage : LEBRAULT Jean et MARCHÉ Suzanne, qui vivent ensemble depuis dix huit mois, reconnaissent n'être que fiancés, ils sont poursuivis et arrêtés. Libérés, ils ont vainement tenté d'émigrer, ils sont repris en Bretagne : Jean LEBRAULT fit 8 ans de galère.
Parmi les galériens :
Abraham MARCHÉ, fut l'un des 31 condamnés aux galères après l'assemblée de Grand-Ry. : "Matricule 10329, Abraham MARCHÉ, de la paroisse de Vitré, évêché de Poitiers, laboureur, âgé de 35 ans, de petite taille, le visage rond, les cheveux châtains bruns grisonnants, condamné par sentence de Monsieur FOUCAULT, intendant à Poitiers, le 5 mars 1688 pour le fait de la religion, à vie. Mort en campagne, amarré sur la Conquérante, à la rade de Toulon le 17 septembre 1694." Dans les notes rédigées à l'époque par Henri BERTRAND, lui aussi galérien, reproduites par Gaston TOURNIER, on trouve sur Abraham : " ... 5 ans après il tomba malade à Toulon au retour de la campagne qui se fit à Palamo le mois de may 1694, son mal fut si violent qu'en 4 jours il fut agonisant. Il porta sa persévérance, nonobstant les sollicitations au changement, jusqu'à la fin, qui fut le 14 juillet 1694, qu'il entra dans la gloire, on jetta son corps à la mer."
Les protestants sont condamnés aux galères pour trois délits : tentative de fuite à l'étranger, assistance à une assemblée ou hébergement d'un pasteur. La condamnation est toujours à vie sauf s'ils abjurent ou s'ils sont trop faibles, au quel cas ils peuvent être déportés en "Amérique", aux Antilles.
Après
leur arrestation et leur condamnation, ils passent de longues semaines au cachot
en attendant le passage de la chaîne. Pendant cette période ils sont
maltraités pour les obliger à abjurer. Ils sont ensuite "flétris" :
marqués au fer rouge à l'épaule droite des lettres G A L. Puis, arrivait la
chaîne : "On appelait ainsi l'affreux cortège des condamnés qu'on
dirigeait à travers la France jusqu'au port de mer où ils devaient subir leur
peine ; chacun portait un collier de fer, et ces colliers étaient rattachés
les uns aux autres par une courte chaîne qui les liait deux à deux et par une
autre chaîne beaucoup plus longue qui reliait tous ces couples les uns aux
autres ; ces chaînes leur causaient un vrai supplice qui les contraignait à
faire ensemble le moindre mouvement. L'étape se faisait à pied et le logement
ainsi que la nourriture étaient presque nuls."
La marche de Poitiers à Marseille durait entre trente et quarante jours. Arrivés au port ils étaient répartis et enchaînés sur les différentes galères ...
Textes et illustration extraits de "Les galères de France et les galériens protestants"