Les ASSEMBLÉES

"En ce temps-là, il n'y avait point de proposants*. Mais plusieurs de ceux qui étaient les mieux instruits en la parole de Dieu, étant poussés d'un grand zèle pour leur salut et pour le salut de leurs frères, voyant que depuis ces persécutions, la foi s'était ralentie, et le zèle éteint, et la piété presque étouffée dans plusieurs familles, considérant d'un autre côté qu'il y avait quantité de pauvres peuples qui ne savaient point lire, ainsi vivaient sans aucune instruction, dans une espèce d'indifférence, ils prirent la résolution de convoquer des assemblées, qui au commencement se faisaient secrètement et avec peu de personnes. Ces choses allaient bien s'ils avaient continué de faire de même. Ils poussèrent les choses trop loin, ils prirent la résolution de s'assembler en plein jour, et cela avec beaucoup de monde."

"On fit donc ce jour là tout l'exercice de piété qu'on avait accoutumé de faire dans les assemblées d'alors. On fit la lecture de plusieurs chapitres de la Sainte Ecriture du Vieux ou du Nouveau Testament, ou des deux. On chantait plusieurs psaumes. On faisait lecture d'un sermon. On faisait la prière devant et après la lecture du sermon et enfin on donnait la bénédiction au peuple."

*proposants : futurs pasteurs, prédicants

Extrait du "Manuscrit de l'ORTE, BERTHELOT  le huguenot insaisissable", écrit par Jacques BONNET, neveu de BERTHELOT vers 1720.

 

 

 

Jean RIVIERRE analyse ce mouvement comme un "réveil" : extrait de "Le Drame de Grand-Ry" :

"...la révolte était dans les coeurs, mais pacifique. Et ce que j'aimerais vous faire aujourd'hui découvrir avec moi, c'est que le mouvement fut avant tout un mouvement intérieur, un mouvement de foi, de ferveur brusquement jailli, comme une flamme de la cendre, et pour commencer, un mouvement de repentance d'hommes et de femmes qui en ont assez de mentir, et qui, tant pis, risquent tout. les jours de Grand-Ry, beaucoup plus que de révolte, sont des jours de réveil."

 

 

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